Lavoir Albaricoquero (Bicorp)

Autrefois, nous trouvions la buanderie à l’entrée du village. Elle a été reconstruite à son emplacement actuel pour réduire sa taille et permettre la construction de la promenade qui longe le lit de la rivière jusqu’au parc pour enfants, que l’on peut aujourd’hui parcourir, appelé « Paseo del Albaricoquero ».

Ces lavoirs anciens fonctionnaient comme un élément de cohésion sociale, car c’était le lieu de rencontre des femmes du village, où elles lavaient le linge tout en commentant les événements. Cette tradition perdure, car les lavoirs sont des endroits où les jeunes se réunissent pour passer du temps ensemble et raconter leurs anecdotes. Il est communément appelé Lavadero Nuevo par les habitants de Bicorp.

L’eau de cette buanderie provenait de la source « Antonazo » et desservait à la fois le lavoir, où le linge était lavé, et l’abreuvoir utilisé pour les chevaux, que l’on peut encore voir aujourd’hui car il a été préservé.

Au pied du noyau de population, près du Barranco Moreno, jaillit la Fuente de la Pintá, dont les eaux ont été utilisées pendant des siècles pour laver au Lavadero Viejo ou mauresque de Bicorp, connu sous le nom de Lavadero de la Chirrichana. Ce toponyme amazigh ou berbère (appliqué à d’autres sources, comme la Chirrichana de Cofrentes ou celle de Requena) révèle non seulement l’origine nord-africaine des fondateurs musulmans de Bicorp, mais aussi la façon dont ils appelaient la source : Imchirchana, ‘les jets abondants’.

Le lavoir est un bassin avec sa couverture pour donner de l’ombre et ses dalles inclinées en pierre calcaire. Il a été très endommagé lors de l’inondation d’octobre 1982, et a donc dû être reconstruit. Les habitants se souviennent que cette Fuente de la Pintá, ainsi que celle de la Rambla, à proximité du même lavoir, étaient des points de rencontre autrefois, car on descendait ici quotidiennement pour l’eau potable. De plus, les lavoirs fonctionnaient comme des espaces de communication des nouveautés et de cohésion sociale, car les femmes, pendant qu’elles lavaient, commentaient les nouveaux événements.